Filiale du groupe France Médias Monde, CFI agit pour favoriser le développement des médias en Afrique, dans le monde arabe et en Asie du Sud Est.
Le processus de libéralisation de la communication audiovisuelle au Maroc refuse toute logique d’intégration de médias associatifs, malgré une forte mobilisation de la société civile. La réforme plus récente du Code de la presse au Maroc a également impacté de manière insidieuse l’espace de liberté dont bénéficiaient les médias associatifs sur internet, remettant aussi bien leur légitimité en tant que supports d’information électronique, que les conditions d’exercice du journalisme citoyen. Enfin, le contexte sanitaire lié à la crise Covid-19 et de manière plus générale le contexte tendu en matière de liberté d’expression au Maroc exaspère d’avantages les contraintes liées aux activités des médias associatifs et à leur viabilité financière.
Ces impacts négatifs se sont également fait ressentir de manière notable sur les médias locaux et régionaux. Le cahier de charge imposé par le nouveau code de la presse a mis hors de la légalité un grand nombre de supports opérants dans les différentes régions du Maroc.
La concomitance de l’entrée en vigueur du nouveau code de la presse avec l’avènement de la crise sanitaire a ainsi porté un coup dur à la diversité et la pluralité des médias aux Maroc à différents niveaux :
Dans cette étude, nous avons essayé, à partir d’une recherche documentaire réalisée sur les textes réglementaires et législatifs, les rapports institutionnels, la littérature grise ainsi que des interviews d’acteurs clés et de parties prenantes de formuler une appréciation de l’impact du contexte global actuel sur l’avenir du développement des médias associatifs au Maroc et de mieux comprendre le différentiel par rapport au contexte tunisien.
En Tunisie, le processus de libéralisation a profité du contexte de rupture -rendu possible grâce à la « révolution du jasmin »1 - pour être plus inclusif pour les médias associatifs, profitant d’un cadre légal d’activité et de manière globale d’un cadre juridique moins contraignant pour le développement des médias associatifs sur différents supports. Toutefois, malgré ces garanties institutionnelles, la viabilité financière des médias associatifs en Tunisie reste largement posée.
Les textes fondamentaux régissant le champ médiatique national sont appelés à évoluer lors de la prochaine législature qui sera moins impactée par la crise sanitaire qui prévaut depuis plus d’une année. Les acteurs de la société civile ainsi que le secteur privé sont appelés à se mobiliser pour tenter de défendre leurs intérêts communs et militer pour une réforme qui puisse garantir une plus grande diversité et pluralité des médias au Maroc.