Filiale du groupe France Médias Monde, CFI agit pour favoriser le développement des médias en Afrique, dans le monde arabe et en Asie du Sud Est.
Mercredi 23 Juin 2010, le Forum des Alternatives Maroc (FMAS), l’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) et le Tissu Associatif pour le Développement de Ouarzazate (TAOD), ont organisé à Ouarzazate, une journée d’études sur le thème « terres collectives et développement ».
Cette rencontre a offert un espace de dialogue, de consultation et de suggestions aux acteurs associatifs et institutionnels et aux hommes et femmes soulalis de la région « pour que les terres collectives soient au centre du développement local », un enjeu essentiel au Maroc.
Cette journée visait à contribuer à l’établissement d’un Etat de droit, de non-discrimination, d’égalité et d’émancipation de la femme, pour un développement durable et global.
La question des terres collectives concerne toutes les régions du Maroc, mais avec des spécificités locales, notamment en ce qui concerne les pratiques au sein des tribus. Grâce à la mobilisation de nombreuses femmes, qui n’ont pas hésité à faire face à leur mari et aux autorités locales, ce sujet, qui n’était pas connu il y a quelques années, est devenu un débat national largement médiatisé tant sur le plan national qu’international.
A l’initiative du FMAS et de l’ADFM, le réseau du droit des femmes aux terres collectives et Guich, composé de 14 associations, a été créé le 5 juin 2010, pour la défense et le respect des droits des femmes soulaliyates. Le réseau a deux objectifs principaux : à court terme arrêter la cession des terres collectives, à plus long terme obtenir une nouvelle loi pour que les hommes et les femmes bénéficient des mêmes droits dans l’exploitation ou la cession des terres collectives.
Cette rencontre a abordé les différents aspects de la problématique des terres collectives : le vide juridique, l’exclusion économique et sociale, la discrimination à l’égard des femmes, l’abus de pouvoir, la corruption... et les conséquences qu’ils ont sur les soulalis.
D’un point de vue juridique, le Maroc a ratifié plusieurs Conventions Internationales qui concernent le droit des femmes, notamment la CEDAW, et consacré dans le préambule de sa Constitution l’égalité homme-femme. Pourtant, aucune harmonisation n’a eu lieu entre les réformes dont le dahir 1919 a fait l’objet et les engagements internationaux qui priment sur le droit national.
Les conséquences économiques et sociales sont désastreuses sur la vie quotidienne des femmes et des hommes soulalis. Pour répondre à des intérêts individuels, des tribus ont été déplacées, perdant ainsi leur principale source de revenu. Ces personnes se retrouvent marginalisées, privées de leurs droits, dans des situations plus critiques que celles qu’ils connaissaient avant.
Face à question des terres collectives se pose aussi le problème des mentalités conservatrices qui s’opposent à l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. De plus, la plupart des soulalis sont analphabètes et ne connaissent pas leurs droits et entretiennent ainsi un fonctionnement discriminatoire qui perdure.
Cette rencontre a permis la formulation de recommandations importantes parmi lesquelles :
Le réseau organise un sit-in à Rabat le 2 juillet 2010 à 17h00 devant le Parlement. Un délégation composée de représentants de soulis et d’associations de Zagora et Ouarzazate participeront avec les femmes soulaliyates de toutes les régions du Maroc.