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Vendredi 2 juillet, 15h00, le Forum des Alternatives Maroc et l’Association Démocratique des Femmes du Maroc finalisent les derniers préparatifs du sit-in qu’ils organisent depuis plusieurs semaines. Les femmes répètent les slogans qu’elles vont scander dans quelques heures devant le Parlement.
16h45, à Rabat, plus de 1 000 femmes soulaliyates et guichiates venues de toutes les régions du Maroc attendent patiemment, dans des parcs à proximité du Parlement, le signal de leurs « leaders » pour démarrer le sit-in à 17h00 précises.
Certaines ont fait le voyage de loin, Errachidia, Ouarzazate ou Zagora, et d’autres viennent de plus près, Kénitra, Rabat, Sidi Sliman, mais toutes revendiquent le même droit : celui de bénéficier au même titre que les hommes, du produit de la cession des terres collectives.
A 17h00, elles affluent de toutes parts et convergent devant le Parlement. Elles s’installent en rang bien organisées, sans empiéter sur la route et commencent sans tarder à scander des slogans qu’elles ont elles mêmes rédigés lors des semaines précédentes et répétés au cours de l’après-midi : « pour que notre droit soit garanti il faut changer la loi », « les soulaliyates et les guichiates revendiquent l’égalité », « vous les avez pris les terres de guich et vous avez oublié la femme ». Elles brandissent des pancartes avec le nom de chacune de leurs régions. C’est très émouvant de voir toutes ces femmes, jeunes et moins jeunes, soudées pour lutter contre l’injustice dont elles sont victimes.
Les jeunes de l’Action Jeunesse et des stagiaires de l’Institut de Formation des Agents de Développement sont venus donner un coup de main pour scander les slogans dans des haut-parleurs et encadrer les sit-in.
L’an dernier, à la même date, plus de 900 femmes avaient déjà manifesté devant le Parlement pour réclamer la cession des terres collectives. Depuis, les associations ont créé le « Réseau pour le droit des femmes aux terres collectives et terres guich » et c’est au nom de ce réseau qu’elles dénoncent les obstacles, les résistances et l’acharnement qu’elles continuent de rencontrer pour faire valoir leurs droits et demandent une nouvelle loi pour que les hommes et les femmes bénéficient des mêmes droits dans l’exploitation ou la cession des terres collectives réservées aux seuls hommes. A 17h45, les manifestantes se séparent et rentrent dans leurs régions. Le message est passé, espérons qu’il ait été entendu.
Maintenant le réseau va adresser une lettre au Parlement et aux différents groupes parlementaires, demandant un texte de loi qui donne aux femmes les mêmes droits que les hommes en ce qui concerne les terres collectives et l’arrêt immédiat des ventes de ces terres jusqu’à la sortie d’un texte de loi.